Chapitre 6 : Nos sens et leur mémoire

Présentation

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Histoire du toucher

Dans l'histoire du développement génétique, le toucher est le premier sens éveillé. Avant que de voir et d'entendre, le bébé perçoit certaines informations sur ce qui est extérieur à lui, par les limites rencontrées de son environnement, et par les sensations de sécurité et d'affection qu'il peut éprouver. C'est la première voie ouverte à la communication. Si chacun des autres sens a un organe unique et limité, c'est par la totalité de notre corps que nous sommes "toucher".

C'est par un léchage intensif que certains animaux mettent en route les fonctions vitales de leurs petits. C'est par les caresses et le toucher que le bébé va passer de la vie intra-utérine à une vie indépendante sans que la rupture ne soit vécue comme une perte irréparable.Porter un enfant

 

Le port des bébés sur le dos qui se pratique encore dans beaucoup de civilisations est aussi une manière ancestrale de prolonger un contact sans lequel la vie ne prend pas.

Le changement de comportement dans les maternités où l'on a redécouvert les caresses de la mère à son bébé immédiatement après la naissance sont elles aussi un prolongement de l'accompagnement, qui durera bien des mois encore avec les soins, les bercements, les jeux de l'enfant. La sexualité, après la phase de l'adolescence, redonnera une sorte de légalité aux échanges du toucher. Le toucher conduit au plaisir, et la survie de l'espèce lui est peut-être due
Le langage humain a tellement perçu l'importance du toucher que de nombreuses expressions populaires en soulignent le trait :

Entrer dans la peau d'un personnage
Caresser dans le sens du poil
Faire la peau à quelqu'un
Avoir la main heureuse
C'est une peau d'vache

On dit de quelqu'un qui provoque notre émotion qu'il nous touche, d'un personnage qu'il est touchant,
Soins personnes âgées Avec l'avancée en âge il arrive parfois qu'une sorte de désert du toucher s'installe dans certaines vies. Perte des contacts amicaux et familiaux, isolement, parfois maladies, réduisent considérablement les occasions d'un toucher tonique. Au terme de l'existence, lorsque les autres sens font plus ou moins défaut, c'est par le toucher que la personne âgée communique, par les ultimes pressions de la main qu'elle recherche. Demander une infirmière pour un soin quelconque n'est-il pas bien souvent une autre façon de dire que l'on a besoin d'exister, et que ce contact va donner cette réassurance dont le corps a besoin.
La peau, et le toucher qu'elle permet ou recherche, est l'une des voies de communication les plus primitives et aussi celle qui durera le plus longtemps. On le voit, il y a bien une "histoire du toucher" dans la vie de chacun, et un déroulement auquel il convient d'être très attentif. C'est parfois un véritable "manque" à ce niveau qui introduit à des dépressions ou à des atonies, qui ne trouvent pas dans des événements précis une étiologie satisfaisante. On se remet de tout, mais pas de la perte de ce premier vecteur de la communication. Sans lui, il n'y a plus rien, sinon la démence.

On peut vivre sans voir
on peut vivre sans entendre
on peut ne pas sentir ni goûter
on ne peut pas vivre sans « toucher »

La peau, qui est de même origine que le système nerveux, délimite un dedans et un dehors. Elle est à la fois barrière de protection et filtre. Elle est notre organe de renseignement sur l'état du dehors.

 

Comment touchons-nous?

Une grande diversité de récepteurs répartis sur l'ensemble de la peau nous renseigne en permanence sur le monde extérieur. Environ 50 par mm2 de peau, inégalement répartis : le bout des doigts est particulièrement bien fourni.

Les corpuscules de Meissner : privilégient les parties du corps dépourvues de pilosité, et réagissent rapidement aux stimulations.

Les corpuscules de Pacini : réagissent très vite aux changements de pression.
Ils se trouvent près des jointures.

Les disques de Merkel : réagissent aux pressions constantes et continues, et se trouvent sous la surface de la peau.

 

La vie sensorielle est la base de toute activité de mémoire.

 

La vie sensorielle, changeante avec le temps, est susceptible de multiples adaptations avec le temps.

La vie sensorielle est source de beaucoup de plaisirs, ouverts à tous les âges de la vie.

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