Chapitre 4 : La fonction mémoire

Présentation

La fonction mémoire obéit à une "Loi"

La loi des fonctions vitales pourrait s'énoncer ainsi :

"Une fonction ne s'use que si l'on ne s'en sert pas"

Cet aphorisme simple, en contradiction avec une certaine publicité bien connue de la pile "qui ne s'use que si l'on s'en sert", est d'une évidence pratique pour chacun de nous :

" L'entretien est nécessaire pour que se maintienne ce qui a été appris hier"

Un entretien régulier est nécessaire pour conserver ses capacités pratiques tant pour descendre en ski les pentes neigeuses que pour jouer avec facilité les morceaux appris autrefois au piano. Les apprentissages ne se maintiennent qu'au prix de la répétition. Ceci fait appel tant à la mémoire du corps qu'à la mémoire mentale des gestes appris.

Cet anglais que nous avions étudié à l'école mais que nous n'avons plus pratiqué depuis des années finira bien par nous revenir, mais il nous faudra parler de nouveau des journées entières pour retrouver notre facilité.

Certains souvenirs anciens, d'autres plus chargés d'émotion semblent devoir nous accompagner sans peine tout au long de notre vie.

Il ne faut pourtant pas trop s'appuyer là-dessus. Il est dans la nature des choses apprises qu'elles se perdent si nous ne les entretenons pas.

Lorsqu'on demande à Suzanne FLON comment elle retient, "à son âge", les longs monologues de l'"Amante anglaise" de Marguerite Duras, elle dit qu'elle " s'y colle".  "Il faut répéter, répéter jusqu'à ce que cela tienne". Il n'y a pas de secret : jusqu'au terme de la vie, la mémoire fonctionne pour peu que l'on n'arrête pas de s'en servir.
" Mais ou donc ai-je posé mes lunettes?
Décidément il n'y a pas d'age"

Les enquêtes révèlent que les plaintes concernant la mémoire apparaissent vers les 35 ans, soit quelques années après la fin des études. C'est l'époque où il nous fallait chaque jour apprendre et retenir quelque chose de nouveau.

Lorsque, après des années de sous-utilisation de leur mémoire, des personnes se remettent à vouloir apprendre, que ce soit une langue nouvelle ou un rôle dans une pièce de théâtre, elles vivent d'abord un moment très difficile :cela semble impossible. Puis petit à petit, l'apprentissage porte ses fruits, et alors, quel plaisir !

Cette loi des fonctions est aussi rappelée par les biologistes. Leur affirmation est double :

Les voies synaptiques ouvertes ne se maintiennent ouvertes que si elles sont régulièrement entretenues ouvertes par l'utilisation. Nous disposons de quantités de "bourgeons synaptiques" qui ne demandent qu'à s'ouvrir pour peu que nous fassions de nouvelles expériences ou de nouveaux apprentissages.

Cela signifie qu'il n'y a pas de limite biologique aux apprentissages. On peut apprendre jusqu'à son dernier jour. Les arguments paresseux qui utilisent l'âge pour justifier une difficulté à apprendre cachent le plus souvent une baisse du désir, de l'envie, beaucoup plus qu'une impossibilité biologique. Et ceci est valable à tous les âges de la vie. On ne retient bien que ce que l'on aime.
"Jusqu'à la fin de la vie nous mettons en route des bourgeons synaptiques "

 

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