Chapitre 2 : Mémoire et attention

Présentation : L'attention ...

"ATTENTION  !"

Vient du latin "ad tendere" se tendre vers.

"Sans attention, il n'y a pas de mémoire"

Fait attention celui qui porte son regard, son oreille, ses narines, son goût, ses mains ou son corps tout entier, lorsqu'il voit, écoute, sent, goûte, ou touche.

Par là même, ce sont son esprit, son intelligence, son coeur qui sont mis en mouvement

Celui qui fait attention est mobilisé tout entier. L'attention est totalitaire. Faire attention à moitié, c'est ne pas faire attention.

Pourquoi parler d' attention avec la mémoire ?

Parce que sans attention, il n'y a pas de mémoire .

Le plus souvent, nous ne manquons pas de mémoire, mais d'attention.

Un exercice simple :

  Prenez un papier et un crayon:
De mémoire essayez de reproduire les côtés piles et face d'une pièce de 1Euro.
Le résultat a toutes chances d'être sans équivoque. Nous savons utiliser cette pièce, mais ne l'avons sans doute jamais véritablement regardée avec attention. Une attention pour utiliser n'est pas la même que l'attention faite pour retenir!

Et l'autre côté, comment est-il fait ?

 

Plaidoyer pour l'inattention:
Impossible de retenir tout le temps tout ce qui passe sous nos yeux, ou traverse nos oreilles ! L'inattention habituelle est un facteur de protection contre l'agression permanente de trop d'informations qui se présentent à nous, sans que nous les ayons sollicitées. Ne pas même les voir ou les entendre est une bonne façon de s'opposer à la surcharge permanente de l'information.

Mais il y a un revers de la médaille: l'inattention inhabituelle crée parfois un comportement d'attention superficielle permanente qui nous amène à ne rien remarquer. Nous devenons, sans nous en apercevoir, des mémoires-passoires. Si on nous rappelle des souvenirs nous sommes éventuellement capables de les reconnaître. Si on nous demande de les rappeler nous-mêmes, nous en sommes incapables.

 

Percevoir, ce n'est pas encore mettre en mémoire :

Tout ce qui est perçu n'est pas candidat à la mise en mémoire:

J'ai bien vu les affiches de publicité dans la rue, j'ai bien entendu telle chanson à la radio.. Mais je suis bien incapable de me les rappeler quelques instant plus tard.

Ces informations sont passées par ma perception, mais non par mon attention. Elles n'ont pas subi le travail de mise en mémoire.

"Qu'est-ce qu'ils ont chanté déjà ? "

 

La mise en mémoire commence pendant la perception, mais elle ne s'effectue réellement qu'après. C'est lorsque, après avoir entendu une conversation, une émission, je m'arrête pour y repenser que commence véritablement le travail de mise en mémoire.

Le livre que je viens de lire m'a intéressé. J'y ai porté de l'attention. Le vrai travail de mise en mémoire commencera lorsque je trouverai mes propres mots pour le raconter à un interlocuteur. Désormais ce seront mes propres mots qui assureront la mise en mémoire du livre lu. Et la permanence du souvenir.

" Le travail commence quand on ferme le livre "

 

A moins que je ne lise ou n'écoute déjà avec la ferme intention de retenir. Il faut alors que cela m'intéresse ou que je doive retransmettre à d'autres ce que je suis en train de voir ou de lire. Le projet d'avoir à redire à d'autres change complètement ma façon de percevoir. Ma perception devient attentive.

La majorité de nos difficultés à nous rappeler ne viennent pas d'un déficit de mémoire, mais d'une mauvaise mise en mémoire

Une petite épreuve :

 Essayez de reconstituer le contenu des informations que avez écoutées la veille au soir. Est-ce oubli, inintérêt ou manque d'attention ?

Il semble qu'il y a beaucoup de vide.Suivez maintenant les prochaines informations en vous disant que vous avez à les retransmettre le plus complètement possible à un ami malade qui compte sur vous. Vous allez sentir votre attention s'éveiller durant l'émission. Le travail mental de mise en mémoire va se faire par une répétition, les yeux fermés, après l'émission, voire par un rappel en cours de journée. On est alors réellement passé de la perception à l'attention qui enclenche véritablement la mise en mémoire.

"Il semble qu'il y a beaucoup de vide dans ma tête"

 

Après le travail, le repos....

Après 90 minutes de réel travail, une pause de quelques minutes est nécessaire pour que notre cerveau puisse continuer à fonctionner librement et sans l'excès de fatigue qui nuit à ses performances

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