Textes Intégraux

Sensorialité et Mémoire

Texte prononcé
par Yves Ledanseurs
à Ivry dans le Colloque
« Langage et Sensoriel »
le 13-12-91

 

Il m'a été demandé de réfléchir sur la relation entre le sensoriel et la mémoire. Quelle part donnons-nous au sensoriel dans les Ateliers Mémoire que nous proposons aux retraités, et pourquoi?

Cette réflexion sera plus gérontologique que gériatrique. Notre réflexion et notre action s'adressent aux plus de 50 ans.

Nous nous situons dans une "Gérontologie Dynamique", dont les axes sont empruntés

tant à HIPPOCRATE :

 

Hippocrate enseignait en Grèce au Vème siècle avant J.C..

Il est l'un des fondateurs de la médecine moderne.

 

L'âme "de l'homme est en développement jusqu'à la mort"

qu'au Pr. JUNOT:

"Toute étape de vie est croissance et lutte pour cette croissance"

Enfin pour nous la gérontologie n'est pas la science de ce qui est vieux, mais la science de l'âge, et surtout des "Passe-Age". Comment se fait le passage d'un âge à l'autre, par quels chemins, par quelles crises?

 

Un métier, est-ce que cela s'oublie ?

 

C'est à la PLAINTE-MEMOIRE que nous cherchons à donner une réponse cohérente.

Cette plainte dont tous les intervenants en gérontologie ont l'expérience quotidienne nous est apparue comporter plusieurs caractéristiques:

  • Elle est liée à l'âge par ceux qui l'expriment, et comme telle elle est à la fois inéluctable et incontournable.

  • Elle est source d'inquiétude pour ne pas parler d'angoisse. Les mots : Décadence, dégradation, descente, démence, épouvantable inquiétude, peur, accompagnaient la description de leur mémoire par les participants du dernier atelier mémoire ouvert à Créteil.

Elle déborde de toutes parts la réalité de la seule mémoire. Pour 80% des personnes, la prise de conscience de difficultés de mémoire s'est faite à l'occasion d'un évènement de la vie, brutal ou insidieux, qui a bousculé une sorte d'équilibre intérieur qui fait que l'on se sent "bien", en possession tant de son corps que de ses fonctions mentales et affectives. C'est l'entrée en retraite, une maladie, la mort du conjoint, une anesthésie qui sont perçus comme le point de départ des difficultés.

    Elle nous parait comporter d'abord une part de réalité: la mémoire bouge, change avec l'âge, comme toutes les fonctions vivantes. Parfois elle se détériore, mais sans doute beaucoup plus par non-usage que par vieillissement. Ou plutôt l'un entraînant l'autre.

Les animaux eux aussi vieillissent

Rencontrent-ils les mêmes problèmes ?

Mais elle comporte aussi toute une part de symptôme : elle nous renvoie alors à cet équilibre de la vie compromis par toutes sortes d'évènements. Les vraies questions de l'âge et du grand âge: quelle est ma place aujourd'hui dans la vie ? à quoi, à qui suis-je utile ? Suis-je encore aimé, ai-je encore quelqu'un à aimer ? Quel temps me reste à vivre ? Comment affronterai-je la mort ? Les difficultés de mémoire sont alors de vraies questions déplacées sur un symptôme suffisamment banal pour ne déranger personne. La simple réponse par des "exercices" est alors le type même de la fausse bonne réponse.

Pourquoi se préoccuper du sensoriel dans la réponse à la Plainte Mémoire?


Rien ne se rencontre dans notre intelligence qui ne soit d'abord passé par les sens" nous disait la philosophie du XIIIème siècle. Rien ne se rencontre dans notre mémoire qui n'ait d'abord été plus ou moins saisi par la voie sensorielle.

La stimulation sensorielle, nous dit la science d'aujourd'hui, a le rôle capital de "Mettre en charge" le cerveau. C'est elle qui fournit l'énergie qui assure le fonctionnement de synapses, et donc leur disponibilité tout au long de l'existence.

Deux façons marquées par leur époque de dire la même chose.

Remarques générales sur le sensoriel

Cette activité sensorielle est autant "culturelle" que "naturelle". Elle semble liée particulièrement à:

  • Une éducation, qui nous a plus ou moins préparés à "voir" ou "entendre". Cf. Mozart écoutant et restituant une oeuvre sans erreur. Le rôle d'éveil de l'éducation est ici capital. Risque de ne jamais"voir" ni "entendre" ce à quoi nous n'aurons jamais été éveillés.
  • Des habitudes personnelles, des goûts: certains sont "visuels", d'autres "auditifs".Chacun perçoit "son" image dans l'univers sensoriel qui nous atteint.

Qui lui apprendra à aimer la musique, à savoir nager, à poser un papier peint dans sa chambre ?

 

Une histoire personnelle de vie, un travail qui a utilisé telle capacité sensorielle en la développant ( reconnaissance de bruits ou d'images qui prennent un sens chez les ruraux et ne sont même pas perçus par les citadins) ou en l'épuisant ( surdité des utilisateurs de marteaux-piqueurs).

Est-ce que le bruit permanent fait

apprécier le silence ?

 

Une "vigilance" provoquée et entretenue à la fois par la vitalité propre de chaque personne et par un environnement demandeur. Là où l'environnement n'est plus le grand stimulateur, s'installe une perte chronique de la vigilance, et donc de la qualité autant que de la quantité de "grain à moudre" proposé à nos fonctions intellectuelles.

Une fois inscrite une certaine "histoire sensorielle" personnelle, il semble souvent difficile d'élargir la capacité perceptive. Celui qui "n'entend rien" à la musique ou à la peinture est de fait limité dans sa capacité perceptive. Mais c'est beaucoup moins du fait de ses sens que du fait de sa non-initiation. Ses sens ne sont pas ouverts. Or en fait, il n'y a pas de limite d'âge à cette ouverture. Ce qui a été fait à IVRY pour

Si les sens n'ont pas été ouverts durant la jeunesse,

Sauront-ils s'ouvrit plus tard ?

ouvrir à la peinture, et en d'autres lieux pour "ouvrir" à la musique, à la lecture, à l'informatique, au cinéma, montre bien que ce ne sont pas les sens à proprement parler qui renâclent, mais l'ouverture des sens qui n'a pas été faite.

( Comparer par exemple le goût pour la musique et le chant dans certaines cultures Cf. Famille BACH ou la Samba à RIO).

Nous voici donc amenés une fois de plus à supposer que ce n'est pas la "machinerie" mémoire ou perception sensorielle qui disjoncte avec l'âge. Mais que vienne à se distendre l'intensité de l'intérêt porté aux choses et aux gens, que vienne à s'étioler la stimulation permanente de l'environnement, alors le résultat ne se fait pas attendre, trop vite mis sur le compte de l'âge. Mais que ces personnes retrouvent le chemin d'un groupe, d'un milieu, d'un projet, alors toute cette "machinerie" perception et mémoire retrouve petit à petit une vitalité qu'elle n'aurait jamais du perdre.

Un groupe ?

C'est un lieu pour remettre la mémoire en route

 

C'est moins le poisson qu'il faut soigner que l'eau dans laquelle il vit et qui ne lui apporte plus assez d'oxygène pour qu'il puisse continuer à y vivre aisément. La mémoire certes changera avec l'âge, parce que tout ce qui vit change. Mais si tout changement implique perte, il implique aussi sa forme de croissance et de maturation.

Répondre à la plainte mémoire c'est alors souvent aider une personne à revivre le désir, la curiosité, l'intérêt, la passion....et toutes les voies sensorielles sont des voies royales pour le retour de cette vie. Revivre seul ou le plus souvent avec d'autres. A la fin d'un atelier mémoire il n'est jamais dit qu'on n'a plus de difficulté, mais plutôt qu'on a retrouvé le désir et le plaisir de se servir de la mémoire que l'on a, sans trop s'arrêter sur celle que l'on n'a pas ... ou plus. Toutes les voies du sensoriel retrouvent alors, sans presque qu'il en soit question, une nouvelle vitalité."Ma mémoire, je ne sais pas si elle va mieux, mais ça n'a pas d'importance, Moi je vis." (Participant à la fin d'un atelier-mémoire)

C'est la vie quotidienne,

Les enfants d'abord, mais ensuite le métier, les goûts personnels qui entretiennent la mémoire.


Histoire du développement de chaque sens

Dans l'histoire de la vie pourtant, chaque sens a son histoire propre, son développement original, ses risques , ses chances, ses rythmes. Nous voudrions attirer l'attention sur quelques aspects moins remarqués de cette histoire sensorielle.

La vue

On dit que 80% des informations sensorielles sont visuelles. Pourtant les non-voyants ne semblent pas souffrir de cette absence de stimulation. Sans doute la relève est-elle assurée par l'hyper développement des autres voies: audition, toucher."Je ne vous vois pas, mais je vous reconnais bien", me disait un homme de 97 ans.

Un progrès considérable a été accompli dans l'aide à la vision.

80% des personnes après 50 ans portent des lunettes.

C'est la marque d'une infirmité, mais aussi la marque d'un progrès considérable.

Les maladies de la vue sont aujourd'hui presque rares !

L'immense majorité des personnes peuvent s'aider de lunettes, et les maladies handicapantes comme la cataracte sont maintenant opérées, souvent avec succès, jusqu'à un âge très avancé. Du point de vue de leur capacités sensorielles, la grande majorité des gens âgés peuvent lire, regarder la télé, admirer un paysage.

Un point pratique me parait important à signaler: Il faut avec l'âge d'avantage de lumière pour obtenir la même impression de luminosité.

Nos parents autrefois nous disaient d'allumer la lumière pour ne pas nous faire mal aux yeux. Ils ne se rendaient pas compte que ce qui leur paraissait semi-obscurité était encore lumière pour nos yeux d'enfant.

Pour aider beaucoup de gens âgés qui se plaignent de ne plus pouvoir lire, il suffit bien souvent d'augmenter la luminosité extérieure. Une lampe de 100watts à la place d'une de 40, une lampe halogène bien placée, redonneront des yeux d'enfant à des gens qui allaient se résigner à vieillir.

Il faudrait porter attention à ce point autant au domicile individuel que dans les
institutions, où devraient toujours se rencontrer des lieux bien éclairés pour ceux qui veulent lire, à côté de lieux à lumière plus tamisée pour ceux qui veulent surtout se reposer.

Un lieu où l'on soit bien pour faire ce que l'on aime


Goût et Odorat

Les biologistes nous disent aujourd'hui qu'il y a renouvellement des cellules sensorielles du goût et de l'odorat tous les 2 ou 3 jours, et que ce renouvellement dure toute la vie.

Il n'y aurait donc pas à redouter une perte biologique de cette sensibilité sensorielle avec l'âge.

Hormis les cas de pathologie qui peuvent entraîner une disparition de fait du goût ou de l'odorat, nous sommes pourtant confrontés assez souvent

  • soit à une plainte des personnes: la nourriture leur parait fade...
  • soit à une constatation: certaines personnes vivent dans des odeurs désagréables sans apparemment s'en rendre compte.

Pour aller très vite, disons que le chemin du goût dans la vie et celui du goût à la vie semblent bien se recouvrir.

Une bonne table est parfois le signe d'une bonne entente familiale !

Il est bien difficile de savoir si la fadeur dont on se plaint est celle de la nourriture ou celle de la vie.

Nous avons souvent remarqué que les soins esthétiques donnés à une vieille dame , qui sont de l'ordre du corps, réaniment le sourire qui est de l'ordre de l'âme.

Retrouver le goût de la nourriture, ou l'odeur des parfums et des fleurs conduit aussi sûrement à un plaisir à vivre que le désir de vivre conduit à goûter la vie et sentir son parfum. Beaucoup de comportements pratiques peuvent se tirer de ces remarques. La mémoire des goûts et des odeurs d'hier est sans doute un des moyens forts d'enracinement dans un passé qui soutient notre présent.

L'audition et le Toucher

Nous abordons ensemble ces deux voies sensorielles, parce qu'elles sont toutes deux les voies de la communication, qu'elles ont une histoire à la fois très ancienne et parallèle, parce que leur détérioration entraîne des effets pareillement redoutables.

Le toucher

C'est le plus archaïque de nos sens. Lovés dans le ventre de notre mère, c'est le contact de notre peau avec les limites de la maison qui nous est offerte, qui peu à peu est à la source de notre conscience de nous-même. C'est ce contact aussi qui permet les premières rencontres avec l'autre, et introduit dans la communication.

Le développement du toucher a une histoire propre dans chaque vie.

Cette histoire passe par un moment crucial à la naissance: y aura-t-il continuité entre les sensations vécues jusque là et celles qui nous sont offertes par le monde extérieur? L'accueil prolongé, dès la naissance, sur le ventre de notre mère, les caresses qui l'accompagnent, vont permettre de passer de la sensation du toucher antérieure qui véhiculait mes premiers pas vers la communication, à une sensation toute nouvelle .

Pendant des mois, des années, nous sommes livrés à des soins attentifs, où le toucher, la caresse, les balancements, contribuent à assurer notre sécurité dans l'existence.

L'arrivée de la petite sour n'est possible que dans l'amour des parents.

Appuyés sur cette expérience satisfaisante, nous pourrons quitter le corps à corps des débuts de la vie, pour entrer dans la relation où les corps se toucheront encore, par des voies nouvelles: les jeux de l'enfant avec ses camarades, la vie sexuelle plus tard, les caresses qu'à notre tour nous donnerons à nos enfants ou petits enfants.

En dernière partie de vie, il arrive parfois que certains n'aient plus aucune occasion de toucher le corps d'un autre, ni d'en être touché, hormis par les soins.

Un certain nombre en arrivent alors à une Non-Communication totale par le toucher. Ils s'établissent dans une situation de manque absolument redoutable, parce qu'elle est in-humaine, destructrice, qu'elle réveille tous les fantasmes d'abandon contre lesquels les caresses d'hier nous avaient prémunis.

La seule solution cohérente devant ce manque imposé est alors effectivement de s'absenter plus complètement encore de ce corps qui n'a plus à communiquer, de se retirer à l'intérieur, pour que se perde même le sentiment et la détresse de cette non-communication. L'autisme des enfants et la démence des anciens paraissent bien alors puiser aux mêmes sources.

L'audition

Elle est presque contemporaine du toucher dans l'histoire du développement génétique, puisqu'on situe vers le 4ème mois, le moment où l'on a la certitude que l'enfant reconnaît certains sons qui lui parviennent de l'intérieur du corps de sa mère, comme, petit à petit, certains sons qui viennent de l'extérieur, médiatisés par elle.

En même temps que le toucher, l'audition entraîne vers la communication, l'écoute de l'autre. Expérience des sons que l'on préfère, de ceux que l'on attend, de ceux que l'on redoute parce qu'ils charrient des sentiments violents: agressivité, angoisse. Cette expérience primitive de l'écoute joue un rôle important dans la capacité postérieure d'entrer en communication.

La cellule nerveuse est le pilier central de la perception et de la communication.

Ecouter l'autre me relie à lui, et me donne aussi le sentiment d'être écouté, et donc entendu, me permettant d'exister dans la sérénité.

Au cours de la vie l'audition aura ainsi ce double rôle: me permettre de rencontrer l'autre, mais aussi me réassurer fondamentalement: je ne suis pas seul.

M. Tournier, dans "Les limbes du Pacifique" fait dire à son Vendredi, petit à petit déstructuré par sa solitude:


"Ma solitude n'attaque pas que l'intelligibilité des choses,. Elle mine jusqu'au fondement même de leur existence. De plus en plus, je suis assailli de doutes sur la véracité du témoignage de mes sens . Je sais maintenant que la terre sur laquelle mes deux pieds s'appuient, aurait besoin pour ne pas vaciller que d'autres que moi la foulent.. Contre l'illusion d'optique, le mirage, l'hallucination, le rêve éveillé, le fantasme, le délire, le trouble de l'audition.. le rempart le plus sur, c'est notre frère, notre voisin, notre ami, ou notre ennemi, mais quelqu'un, grand dieu, quelqu'un !"

La solitude il est vrai, avec l'âge, la difficulté à entendre, et le repliement qu'elle entraîne, par suite de la gêne éprouvée à faire sans cesse répéter ou à avoir l'air ridicule en se mêlant de conversations que l'on ne peut pas vraiment suivre, sont des facteurs qui, à partir d'une sous-audition permanente, sont lourds de replis, de désinvestissement, de diminution des champs d'intérêt. Aucune mémoire ne résiste bien à cette épreuve là.

Il y a certes quelques changements dans notre capacité acoustique avec l'âge: diminution de la bande passante perçue, plus grande difficulté de discrimination qui rend difficile le suivi de plusieurs conversations en même temps. Mais avec un peu d'attention, tout cela se gère sans trop de difficulté.

La diminution importante de notre capacité d'entendre, voire la surdité, introduit elle des effets négatifs importants: repli, désintérêt, dépression, coupure de la communication qui va s'approfondissant avec les années.

Bien plus que la difficulté sensorielle elle-même, ce qui semble en cause c'est bien tout le processus de la relation à l'autre, de la communication.

Savoir écouter tout autant que savoir parler.

La brisure actuelle semble bien nous renvoyer à des risques beaucoup plus archaïques et par là beaucoup plus redoutables.

Bien des pertes de mémoire, bien des plaintes apparemment légères, mais souvent accompagnées de troubles lourds, me paraissent liées à des accident de parcours dans l'histoire du toucher et de l'audition.

Dans la réponse apportée aux plus âgés,il faudrait beaucoup s'interroger sur leur besoin de toucher, et d'être touché, parfois mal vécu par leur environnement ou par les soignants, surtout quand il s'agit d'hommes âgés, et de personnel soignant féminin.

Quelle relation y-a-t-il entre la demande de soins, les gestes de caresse donnés ou demandés par certaines personnes très âgées, et le besoin d'être rassuré sur les limites de son corps, le besoin d'une ultime communication qui lorsqu'elle ne peut plus se faire par la parole se fait encore par la main que l'on serre. Cette communication par la mémoire profonde du sensoriel fait réhabiter les premières caresses qui, autrefois, ont calmé les angoisses devant la solitude ou devant l'épreuve.

Le toucher est assurément le sens dont la mémoire est la plus archaïque. Sa stimulation joue sans aucun doute un rôle mal perçu dans la sécurité intérieure de la personne qui affronte les moments redoutables de la grande maladie et de la mort.

Parce que dans son histoire, le toucher porte la sexualité, parce que toucher quelqu'un c'est entrer dans un espace intime que tous nous protégeons intensément, nous sommes souvent mal armés pour répondre à une demande et un besoin que nous percevons pourtant plus ou moins consciemment.

 

Il faudrait beaucoup répondre à leur demande d'être écoutés: être écouté par sa mère a permis d'entrer en sécurité dans l'existence; être écouté à l'heure de l'avancée en âge répond au même besoin, quand il faut affronter l'approche de la mort."J'aurais beaucoup de choses à raconter, me disait un vieux monsieur, mais je n'ai pas d'oreilles pour les écouter".

On est bien ici au cour de la mémoire. On est bien loin pourtant des "exercices" pour maintenir des performances. Ils peuvent avoir leur raison d'être. Ils ne doivent pas nous cacher que la mémoire se situe bien au delà de ces exercices par lesquels nous prétendons la stimuler, voire de ces "tests" par lesquels nous prétendons parfois la mesurer.

Il s'agit de la vie seulement, dans tout son parcours. La mémoire et nos sens ont partie liée tout au long des années.

Que de souvenirs pourraient nous raconter ces cotes sauvages

Encore faut il qu'il y ait des yeux pour voir et des oreilles pour écouter !

 

Accompagner la mémoire

s'appuyer sur les sens

dans le grand âge

autant que dans l'enfance

c'est tout simplement accompagner la vie.


 

 

 

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