72 000 enfants d 'origine juive vivaient en France en 1939. Ils ont rejetés dans la guerre, marqués de l'étoile jaune, et souvent séparés de leurs parents...

12 000 ont été éliminés. 60 000 ont survécu: beaucoup parce qu'ils ont été cachés.

A l'âge ou ils n'auraient dû traverser que des petits chagrins d 'enfance, il leur a fallu apprendre à ne pas exister. Ils ont enduré les heures les plus terribles de notre histoire. Leurs souvenirs sont souvent amers et douloureux; ils peuvent être aussi réconfortants car certains ont trouvé un véritable amour auprès de ces « justes » qui les ont dissimulés en bravant tous les dangers.

Plus de huit cents personnes ont répondu a l'appel de l'ensemble des stations de Radio France ; elles retrouvent. pour exprimer leurs émotions les yeux des enfants ou des adolescents quelles étaient entre 1940 et 1944. Un témoignage inestimable, pour que l'oubli ne submerge ni la part d 'ombre ni la part de lumière qui caractérisent notre histoire...

Compliments pour un livre simple, clair, que l'on parcourt avec plaisir, sur un sujet malgré tout difficile.

L'idée d'avoir demandé à certains spécialistes d'écrire sur la partie qu'ils connaissaient le mieux est sans doute une bonne idée. Unifiés par un bon "rewriter", ces textes font un bon livre que l'on peut avoir à coté de soi, et lire ou relire à petites doses sans avoir peur de tomber sur des textes trop longs ni sur des sujets abstraits.

Les couleurs, les dessins, les textes divers jetés ça et là font de ce livre un compagnon de bon aloi pour qui veut comprendre et entretenir sa mémoire.

Excellent pour quiconque se plaint de sa mémoire et cherche un instrument simple.

A avoir à portée de main et chercher ce qui correspond à sa mémoire. Ne pas s'évertuer à chercher des exercices impossibles. Aller vers ceux que l'on fait plus facilement et marcher vers ceux qui présentent des difficultés.

Peut être très utile pour les animateurs de toutes les formes d'ateliers mémoire.

Les morts " Quel rapport avec la mémoire ? "

Simplement celui du lecteur qui se rappelle les combats incessant de celui qui écrit ce livre.

 

Trente ans passés au service des autres et de son pays font de la mémoire de Kouchner une mémoire particulière, certes, mais aussi une mémoire collective, la mémoire de ceux qui ont connu les combats dont il parle.

Que ce soit la lutte pour le sida, la présence aux premières lignes au Kosovo, les combats incessants pour faire reculer la ligne de la maladie dans le monde mais aussi dans les têtes du plus grand nombre, c’est une sorte de guerre permanente que livre celui qui est l’un des plus distingués par le suffrage populaire. Mais cette distinction est lourde pour la conscience de l’élu comme pour le parti qui le porte.

Raconter tout cela au gré d’un questionneur qui n’a pas peur de faire dire les choses les plus personnelles, raconter au gré de la passion qui anime encore et toujours celui qui parle et se livre à son lecteur est aussi une thérapie pour le narrateur comme pour le lecteur .

Alors bon pour la mémoire ? oui très utile !

L'intention du livre ne se révèle qu'à celui qui ira au bout de sa lecture. Antoine Spire et Christian Derouesné parlent du même sujet, mais chacun part de celui qui lui tient le plus à coeur la médecine ou l'histoire. Quelques pages leur permettent de se rejoindre sur la fin.

De Christian Derouesné disons que nous avons toujours plaisir à le lire parce qu'il remet au goût du jour les divers points de vue du médecin et du psychologue sur la mémoire.

Les pages signées par Antoine Spire sont pour nous plus originales, parce qu'elles font une synthèse plus inhabituelle lorsqu'on parle de mémoire. Aborder le problème de l'abattage des Tsiganes, celui de la Shoah, celui de la guerre d'Algérie, remettent tout d'un coup dans une actualité brûlante et collective, ce qui n'était auparavant que réflexion individuelle et disons-le calfeutrée dans le bureau du psychologue. Les quelques pages achevant le livre ne sont pas un dialogue mais plutôt la juxtaposition de deux points de vue

Alors faut-il avoir lu ce livre? Oui, parce qu'il nous permettra une réflexion sur les divers aspects de la mémoire dans ses aspects plus personnels et nous ouvrira sur une mémoire à dimensions humaines trop souvent oubliée dans la réflexion médicale ou psychologique.

" Nous ne prétendons nullement dans ce livre renverser le cours des choses. Nous espérons seulement en proposant quelques expériences de sorcellerie banales, montrer comment un certain nombre de sorciers modernes abusent le pauvre monde."

En apprenant à berner les autres, vous serez mieux préparés à déceler les boniment des marchands d’illusion qui cherchent à vous persuader de leurs connaissances hors du commun, que ce soit dans les domaines touchant à la santé, à la vie sentimentales, ou à la politique.

Nous ne voulons en aucun cas imposer une pensée unique, nous militons au contraire pour le doute, le scepticisme, la curiosité et la science.
Restez savants, devenez sorciers ! »

Nous avons lu et relu avec obstination ce livre. Les démonstrations vont toutes dans le même sens et sont imparables. La mémoire est à tous les tournants de chaque histoire. La volonté de démonstration est indéniable. Peut-être trop pour entraîner une conviction absolue.

Il faudra sans doute écouter beaucoup d'autres témoignages pour que la vérité en ces domaines se fasse preuve.

Philippe Bouvard peut parler de l'âge

qui lui vient et de la vieillesse qui avance.

Après tout son témoignage est bon à prendre.

Mais il faut tenir compte, quand même, qu'il dispose d'une santé satisfaisante, d'un métier qui lui fait des sourires et d'une retraite doublée d'un complément d'activité qui lui permettent de parler sans avoir de souci financier apparent.

Ceci dit, on n'oublie pas la dédicace : « Ce livre d'espoir est dédié aux seniors pour lesquels la vie ne s'est pas montrée clémente et qui souffrent dans leur âme ou dans leur chair »

Alors prenons notre parti. Nous allons cheminer avec quelqu'un qui ne s'embarrasse pas de ses années, de son expérience, ni de son nom, et nous allons découvrir les diverses facettes de la vieillesse et des avantages qu'elle nous met en réserve, pourvu que nous sachions aller les chercher.

Liquidons les souvenirs du passé qui nous tirent vers l'arrière et ouvrons nous vers l'avenir. « La belle vie je la connais, puisque ce que l'existence m'a apporté avant 70 ans, elle ne me l'a pas confisqué après ».

La situation de Philipe Bouvard est très favorable pour lui, et tant mieux. Le conseil est bon, donné à la fin du livre : « accepter l'âge qu'on a sans en augmenter les stigmates ».

Au total la lecture est bonne, reposante, vivifiante parfois, et donne envie de profiter de la chance, si on l'a, de vivre quelques années d'un bonheur qu'après tout on n'a pas volé.
                                                                 

Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. A l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts: à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Toîstol, Gogol, Dostoievski, et quelques Anglais: Dickens, Kipling, Emily Brontë...

Quel éblouissement !

Pour ceux qui aiment le travail de mémoire en action, " Portrait Sépia" se savoure.

Le parcours d'Aurora au travers de presque un siècle d'histoire du Chili se découvre au long des pages. Son travail personnel pour comprendre son propre parcours, les rêves qui la hantent, les blocages qui la freinent est inscrit dans une trame d'histoire chilienne.

Nous découvrons, à travers les péripéties d'une famille aisée de

Santiago, au début de ce siècle, les méandres d'une histoire de vie dont le sens véritable ne se découvrira que dans les dernières pages du livre. La mémoire y est sans cesse à l'œuvre.

Ce récit poignant et plein de vie d’une femme victime d’un Accident Vasculaire Cérébral.

Son parcours du début de l’accident au retour d’une vie " normale " est une véritable leçon de courage. Elle a engagé une lutte de tous les instants pour donner un sens à sa renaissance.

Annie Cohen a lutté pour reconstruire sa mémoire, ses souvenirs et pouvoir écrire ce livre.

Un livre qui élargit le regard porté sur la mémoire.

On se rappelle comme on vit.

Et lorsque la mémoire faiblit, il faut parfois se demander ce qui se passe dans sa vie.