DANS
LE SYSTEME SOLAIRE, UNE PLANÈTE SE DÉTRAQUE :
LA
TERRE !
Notre
ami et partenaire J.C. Moreau, nous autorise à reproduire
ici le texte de la grande fresque qu'il trace
de l'histoire de la terre, de la vie et des questions
posées pour le futur. Nous éclairons
son texte de deux photos empruntées au
site de l'Association:
www.astrosurf.com/astroclub79 |
INTRODUCTION
On
peut, on doit se poser la question du danger majeur, voire
définitif qui nous guette : la vie sur la Terre
est-elle condamnée à court ou à moyen
terme par suite du réchauffement de son atmosphère
et des changements climatiques dus en grande partie à la
pollution industrielle et urbaine ?
Car il semble maintenant à peu
près certain pour tous les chercheurs que nous courons à notre
perte. Ce nest pas dabord la faute " de
la Nature ", cest bien en premier la nôtre.
Ce nest pas la planète qui se détraque,
même si, bien entendu, elle vieillit naturellement.
Cest nous qui la détraquons à grande
vitesse. Nous avons construit un monde technique, technologique,
qui brûle des énergies naturelles non renouvelables.
Nous envoyons dans notre environnement terrestre et atmosphérique
de multiples polluants en quantités impressionnantes
qui se chiffrent en millions de tonnes. Nous prélevons
sur le pétrole, élément naturel en quantité limitée
pour le développement sans limite dune industrie
des matières plastiques qui assure notre confort mais
nous laisse beaucoup de déchets non recyclables.
Le pétrole !
Que
ne ferait-on pas pour qu'une petite source
de pétrole coule dans notre jardin ..
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Nous
créons des éléments radioactifs artificiels
de très longue période, dont nous ne savons
pas nous débarasser ensuite et que nous entassons,
que nous enfouissons ou que nous coulons tout simplement
en pleine mer ! Nos pétrolier " dégazent " en
mer en toute illégalité et en toute irresponsabilité.
Nos avions de ligne dispersent leur kérosène
excédentaire au-dessus des forêts avant datterrir.
Nos camions tissent des lignes impressionnantes dans des
vapeurs souffrées irrespirables. Nous déforestons.

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Nous
salissons nous-mêmes le monde où nous
vivons.
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Nous
brûlons dimmenses quantités de bois
et de charbon qui rejettent du gaz carbonique en quantités
telles quelles ne peuvent plus être traitées
par les végétaux déjà appauvris.
Nous recouvrons de très grandes surfaces de sol
avec du béton, du goudron, du macadam, matériaux
impropres à assurer lécoulement normal
des eaux
Bref, nous détraquons le fragile équilibre
naturel qui assurait jusqualors des conditions de
vie normales sur la Terre. A chaque instant, nous faisons
preuve dattitudes totalement irresponsables vis-à-vis
des générations futures. Le pétrole
est en quantité limitées, on le sait. Tout
au plus nous reste-t-il des réserves pour quelques
dizaines dannées.
Prenant conscience
du danger, l'Europe vient de décider de mobiliser
des moyens considérables pour renforcer la surveillance
de la Terre depuis l'espace. Des satellites vont constamment
nous renseigner sur l'avancement des grands changements,
des bouleversements qui peuvent progressivement affecter
la vie sur Terre et qui, à terme, risquent bien
de signer notre disparition.
Des
satellites espionnent la terre et trouvent
partout ses ressources. ..
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Il paraît maintenant
certain que les conditions de vie en 2100 seront difficiles.
Peut-être même beaucoup plus difficiles que
nous ne pouvons l'imaginer aujourd'hui. Tous les scientifiques
qui se penchent sur ces graves questions, ne parlent cependant
pas d'une seule voix. Il existe des divergences d'appréciation.
Et cela peut aller du " c'est grave mais non
désespéré " au " nous
sommes condamnés à moyen terme ".
Une seule certitude cependant se fait jour : aucun
chercheur ne veut (ni ne peut) s'engager à dire
ce que sera l'après-2100. Ce serait trop risqué tant
les paramètres peuvent évoluer rapidement,
voire basculer soudainement dans un processus chaotique
totalement incontrôlable qui ferait qu'il n'y aura
pas " d'après-2100 " !
Chacun dentre
nous lit des informations ou écoute la radio ou
la télévision. Chacun sétonne
des divergences dans les discours. Il ma donc semblé utile
de proposer à la réflexion de chacun lensemble
le plus complet possible des éléments qui
sont aujourdhui connus. Ces informations décrivent
objectivement létat de nos connaissances et
ce quen déduisent les chercheurs à travers le
monde. Y compris lorsquils ne sont pas daccord
entre eux. Je vais donc essayer dans ce " dossier " qui
sétendra sur plusieurs numéros du " Sablier ",
de dessiner un vaste tableau de la situation, et de proposer
des voies de réflexion et dappréciation.
On y comprendra que les phénomènes chaotiques,
par définition, ne sont pas " lisses ".
Ils provoquent des ruptures. En fait, rien nest aisé à prévoir, " surtout
le futur " comme disait un auteur
Mais
ce nest pas parce que cest compliqué que
nous ne devons pas nous y intéresser. Au contraire.
CHAPITRE
I
Létat
des lieux
Les questions qui
aujourdhui nous inquiètent ne sont pas nouvelles.
La Terre sest formée il y a quelque 4,5 milliards
dannées. Elle-même et tout ce quelle
contient, évolue. Il y a eu des époques,
certes éloignées, où la vie était
impossible ici-bas. Mais il na fallu quenviron
1 milliard dannées pour quapparaisse
la vie à sa surface à partir de molécules
inanimées, les organogènes, les biopolymères,
et enfin les protéines, les saccharides et les premiers
acides nucléiques. Alors apparut, dans des conditions
climatiques épouvantables, au milieu dorages
formidables, et dans une atmosphère délétère,
la Vie ! Un phénomène tout à fait
nouveau, fragile et solide à la fois. La Vie est
née dans la souffrance et au sein dune planète
totalement inhospitalière. On pourrait dire " la
modeste Vie " au début. Mais elle était
déjà la Vie. Sa plus simple expression fut
l'organisme monocellulaire sans noyau (procaryote), qui
vit le jour probablement grâce à l'apparition
de la membrane plasmique, véritable " sac " contenant
le cytoplasme et l'ensemble des organites nécessaires à la
cellule, et qui donna naissance à tout ce qui suivi :
des végétaux d'abord comme les cyanobactéries,
avec l'apparition de cellules eucaryotes disposant d'un
noyau, et contenant de nouveaux organites multiples, comme
les chloroplastes. Ces derniers assurèrent la " respiration " de
cette cellule originelle végétale, lui permettant, à partir
de la lumière, de transformer l'anhydride carbonique
de l'atmosphère primitive en oxygène, gaz
lui-même propice aux transformations et qui favorisa à son
tour l'apparition de le cellule animale contenant des mitochondries,
véritables usines microscopiques produisant l'énergie
nécessaire à la multiplication, à la
reproduction, au travail, les ribosomes qui synthétisent
d'autres protéines nécessaires. Mais dès
cet instant, la pollution avait commencé. L'oxygène était à cette époque
un polluant nouveau qui n'existait pas auparavant :
le processus était engagé. En fait, il n'a
certainement jamais cessé. Il a existé depuis
la formation de la Terre et même, bien avant, depuis
le Big-bang lui-même. Les cellules eucaryotes du
règne animal assemblées entre elles constituèrent
progressivement des organismes de plus en plus complexes
qui donnèrent naissance aux protozoaires multicellulaires,
puis à ce qu'on nomme aujourd'hui les microfossiles
du précambrien conduisant tout droit à l'époque
moderne et à ce que nous sommes, au prix de multiples
essais, erreurs, disparitions, créations.

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Il
n'y a qu'une différence d'organisation
entre les cellules d'hier et celles
qui constituent notre corps.
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Ce
raccourci saisissant d'une réalité que nous
connaissons encore imparfaitement, doit nous donner le
sentiment très net d'une évolution hyper
complexe, qui est allée en s'accélérant
sans cesse. D'une cellule on est arrivé maintenant à la
complexité extraordinaire du cerveau humain. Mieux :
d'atomes inanimés, C, H, O, N, S, P. on est arrivé aux
sociétés développées modernes
et industrielles. La Vie a inventé des stratégies
de contrôle de l'énergie à tous les
stades de son évolution. En consommant de l'énergie,
elle a produit des déchets, des polluants.
La Vie a été un
processus de création d'espèces de plus en
plus complexes. Certaines, mal adaptées aux conditions
ambiantes, ont disparu, d'autres se sont modifiées,
mais il reste aujourd'hui des millions d'espèces à la
surface de la Terre. La Vie elle-même a amélioré la
qualité. de la vie sur cette planète. Elle
se comporte depuis toujours comme un phénomène
d'auto-adaptation permanent. L'atmosphère, devenue
très différente des origines, grâce à la
vie des premiers organismes végétaux rudimentaires,
a permis l'éclosion de systèmes respiratoires
des animaux, comme les nôtres. Mais à quel
prix ?
C'est
là que nos difficultés actuelles prennent
leur naissance et non pas tardivement, au commencement
de l'ère industrielle, comme nous le disent la plupart
des commentateurs non scientifiques. Dès que la
vie s'est multipliée à la surface du Globe,
elle a commencé à produire ses propres déchets.
Sans gravité d'abord, les gaz produits, comme aujourd'hui
les flatulences des bovins, ont petit à petit eu
une influence mortifère sur l'atmosphère
et les conditions environnementales.
Depuis que l'Homme
est apparu et s'est multiplié, il n'a cessé d'augmenter
la production de ses déchets et il a ainsi commencé à signer
son arrêt de mort. La Vie inclue la Mort. Le meilleur
moyen de mourir c'est encore de naître, c'est-à-dire
d'apparaître à la vie. Il en est de même
pour la planète tout entière. Dès
l'apparition des espèces vivantes, il était écrit
que ce processus conduirait inéluctablement, en
un temps non calculable, non prévisible avec certitude, à la
disparition de la Vie à sa surface. Et cela est
vrai de toutes les planètes qui hébergent
la Vie.
L'homme
construit lui-même les instruments
qui vont le détruire.
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Cette introduction
au dossier, dont je reconnais volontiers qu'elle n'est
pas d'un optimisme béat, n'est pas le fait d'une
pure spéculation. C'est une réalité scientifique
dont nous devons tenir le plus grand compte si nous voulons
mieux comprendre les événements qui se déroulent
actuellement et, dans une certaine mais faible mesure,
peser sur eux.
Depuis le commencement
de lère industrielle, on asssite à une
accélération extraordinaire des processus
conduisant à notre disparition. Nous sommes en matière
de pollution - toutes pollutions confondues (naturelles
et artificielles) -, sur une courbe croissante, de forme
exponentielle. Il arrivera donc fatalement un moment où le
processus ne sera plus réversible et même " explosera ".
Lest-il encore aujourdhui ? Les avis sont
très partagés. Mais il semblerait tout de
même quun léger espoir existe de pouvoir " récupérer " un
peu de survie. Il sagirait seulement de retarder
léchéance, non de la supprimer.

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Les
hommes parlent beaucoup, mais vont-ils
agir ?
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Il
faudrait pour cela que des décisions politiques
soient prises aux plus hauts niveaux des instances de la
mondialisation, et que les engagements souscrits soient
réellement tenus. Il ne sert à rien de faire
de grandes conférences mondiales visant à contenir
la pollution si, dans le même temps, certains pays
(USA en tête), soctroient le droit inacceptable
dacheter des " autorisations de pollution " aux
pays les plus pauvres qui ne polluent pas ou en tout cas
bien moins que les pays industrialisés. Il doit
y avoir chez nous tous, individuellement et en même
temps, une prise de conscience citoyenne, mais en qualité de
Citoyens du Monde cette fois-ci et non plus comme citoyen
de tel ou tel Etat. Notre responsabilité est solidaire :
cest la planète qui est en danger, non plus
la Patrie. A notre modeste échelle chacun dentre
nous devra réduire ses propres rejets polluants,
favoriser lutilisation dénergies propres
et renouvelables, et utiliser des véhicules non-polluants.
La Vie n'est pas
un phénomène gratuit. Notre survie ne nous
est pas donnée. Elle doit maintenant être
méritée.
Dans les prochains
articles, je tenterai de faire un tour d'horizon des catastrophes
incertaines, mais possibles qui nous guettent. Je chercherai à faire
comprendre si la détérioration du climat,
telle que nous la connaissons actuellement, est ou non
réelle et/ou définitive. J'essaierai de montrer
comment les mers risquent d'envahir certaines de nos régions
du fait de la fonte des glaciers et de la disparition de
la banquise. J'expliquerai ce que nous savons aujourd'hui
de l'influence de El Niño sur l'avenir de nos régions
actuellement tempérées. Enfin, nous verrons
que des maladies jusqu'à présent inconnues
sous nos latitudes risquent de nous atteindre, tel le paludisme
et quelques autres fièvres.
Nous nous interrogerons
sur les phénomènes physiques qui sous-tendent
l'effet de serre. Nous regarderons de quel côté se
trouvent - peut-être - des solutions pour
limiter ses effets : les mathématiques avec
les algorithmes de simulation de systèmes chaotiques
loin de l'équilibre, la chimie certainement, la
biologie aussi, la météorologie encore balbutiante,
les effets néfastes de l'urbanisation, la rivalité entre
au moins deux modèles de développement économiques.
Tout ceci nous amènera à passer
en revue les cautères qui sont proposés ici
et là. La conclusion générale ne sera
pas optimiste, comme je l'ai déjà indiqué plus
haut, mais c'est justement pour cela qu'il convient d'éduquer,
de négocier et d'agir. Vite.
Tous
ces hommes qui discutent beaucoup seront-ils
capables d'amener à notre monde
l'organisation qui lui est indispensable
?
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Jean Claude
Moreau
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